Les archives présentées dans cet inventaire et rassemblées sous l'intitulé "fonds Adrien Thibault" sont constituées des documents de travail d'Adrien Thibault dans le cadre de ses recherches historiques. Plus connu pour ses céramiques, ce dernier fut en effet également un passionné d'histoire, ce qui l'a amené à écrire plusieurs ouvrages, en particulier sur la commune de Villebarou, dont il est originaire, et à rassembler nombre d'archives et titres anciens se rapportant à cette même paroisse. Cet ensemble de documents fut d'abord confié aux Archives départementales par l'héritière d'Adrien Thibault, mademoiselle Berger en 1996. Une partie a toutefois été rendue en 2005 lors de la succession Berger-Thibault. Le fonds est coté 64 J et représente environ 0.80 mètre linéaire d'archives.
Adrien Thibault (1844-1918) est avant tout connu des collectionneurs pour ses céramiques. Ce Loir-et-Chérien s'initie à la peinture sur céramique dans l'atelier d'Ulysse Besnard à Blois de 1864 à 1867 et entre à la Faïencerie de Gien en 1872 : il y crée le "bleu Thibault" dit "bleu de Gien". En 1874, il se fixe définitivement à La Chaussée-Saint-Victor où il ouvre son propre atelier. Il produit des centaines de faïences : plats, jardinières, sucriers, cendriers, flacons, drageoirs… Sa réputation va alors bien au-delà du Loir-et-Cher : il est médaillé aux expositions universelles de Paris de 1878 et 1889 et expose même à l'étranger.
La maladie puis le décès de sa fille le détournent néanmoins de la céramique : il se consacre ainsi à l'histoire du Blésois jusqu'à sa mort en 1918. Il devient un érudit local reconnu : il écrit plusieurs ouvrages et fait quelques conférences. C'est cet aspect que les documents décrits ici permettent d'éclairer.
Le fonds d'archives se divise en deux parties assez distinctes. On y découvre d'abord la correspondance et les travaux de recherches d'Adrien Thibault : notes et manuscrits de ses ouvrages ou articles. La seconde partie est constituée des actes, titres et documents anciens (à partir de 1589) rassemblés par Adrien Thibault, probablement pour servir à ses études sur Villebarou. On ignore de quelle façon cet ensemble de documents a été collecté, ni quels étaient leurs anciens propriétaires. Le tout a été reclassé pour partie dans l'ordre chronologique des pièces : quelques regroupements de titres (par lieux-dits), certainement effectués par Adrien Thibault lui-même, ont toutefois été conservés (cote 64 J 14). Le fonds se clôt par une série de sermons et conférences de l'abbé Pally (curé de Villebarou) ainsi qu'un registre comptable de Victor Berger (gendre d'Adrien Thibault) récupéré dans une vente en juin 2005.
On notera enfin qu'Adrien Thibault semble avoir pris quelques documents faisant partie des archives communales de Villebarou : ceux-ci ont été reclassés sous la cote E-DEPOT 582.
Cet ensemble de documents est bien évidemment susceptible d'intéresser tous les amateurs des céramiques d'Adrien Thibault, qui découvriront ainsi une facette moins connue de cette personnalité. Mais de par la nature des travaux de recherche et des titres qu'on y découvre, ces archives sont également une mine d'informations en matière d'histoire locale, et en particulier sur la commune de Villebarou. Le mémoire des travaux effectués sur l'église ou encore les actes et baux de la seigneurie de Francillon sont à ce titre des pièces rares et particulièrement précieuses.
Les documents sont librement communicables, à l'exception de quelques calques trop fragiles cotés en 64 J 9. Toutefois, la communicabilité des dossiers n'implique pas l'autorisation systématique de reproduction des documents, qui reste, quant à elle, en permanence soumise à l'accord du président de salle.